Très éprouvés, mais toujours persévérants
Vladimir RECHETNIK est sombre sur la route qui nous conduit de Kiev à Dymer. Contrairement à nous ce n’est pas la circulation qui le préoccupe. Il est habitué à emprunter cette route à trois voies spécialement conçue pour le président ukrainien. Deux bandes blanches continues délimitent la voie centrale théoriquement réservée à ce dernier. Mais tout le monde l’emprunte sans savoir si quelqu’un vient en sens inverse … nous y compris ! Non, ce qui tourmente notre ami c’est la santé de sa femme.
Tania est gravement malade. Sur les douze derniers mois, elle en a passé dix à l'hôpital ! Heureusement, leur fille Angelica a été remarquable et l’a beaucoup entourée. Infarctus du myocarde, hémiplégie droite – dont elle récupère peu à peu –, puis, depuis ces trois derniers mois, de très violentes douleurs abdominales dès qu’elle essaye de s’alimenter, Tania est très faible, avec une tension basse, elle a perdu plus de 10 kg. Elle ne dort que quelques heures par nuit […]
Les médecins l'ont invitée à se tourner vers les médecines traditionnelles, c'est-à-dire occultes, révélant ainsi leur impuissance. Mais Tania a choisi de compter sur le Seigneur, le grand médecin qui seul peut la guérir ! Elle garde la foi, bien que parfois le découragement la gagne et la mort lui paraîtrait plus douce que le quotidien. Mais elle ne se révolte pas contre son Dieu.

Depuis son lit de souffrances, et grâce au téléphone portable de Vladimir, elle a remarquablement dirigé un chant alors que nous étions dans un village proche de Tchernobyl.
Toute sa famille et ses amies espèrent une guérison, en particulier les femmes âgées qui ont tant bénéficié de son réconfort ! Mais Tania, elle, n'a pas cette conviction au fond d'elle-même.
Quant à Vladimir, il souffre toujours d'un syndrome de fatigue chronique limitant ses efforts. Le matin au réveil, il ressent une fatigue comme s'il n'avait pas dormi. Pour faire face aux besoins financiers, Vladimir et son fils Dyma ont développé une entreprise de décoration d'intérieur à l'aide de moulages de plâtre. Cependant, l’entreprise connaît des problèmes de débouchés, faute d’avoir même les moyens de faire de la publicité.
Nous avons aussi retrouvé quelques personnes visitées, 4 ans plus tôt, dans les villages proches de la zone interdite de Tchernobyl, mais tristement bien moins nombreuses. L'église de Randinka a été confiée à un autre frère plus en forme et plus disponible que Vladimir, compte tenu de la santé de Tania.

Dans l’un des villages visités, un frère a rendu ce témoignage : à l'âge de 17 ans j’ai entendu l'évangile et je me suis converti. N’ayant pas osé afficher ma foi à cause du regard des autres villageois, je suis alors devenu si malheureux que je me suis mis à boire. Ma dépression ne fit que s'aggraver et je voulus mourir. Douze fois le Seigneur m'a protégé de la mort ! Lors d’une rixe, j’ai été grièvement poignardé. Les médecins avaient pronostiqué ma mort ou une survie avec de lourdes séquelles. Mais j’ai prié et Dieu m’a secouru ! J’ai alors réfléchi à ces circonstances et décidé d'afficher publiquement ma foi et de rejeter toute pratique du péché, y compris l'alcoolisme. Je glorifie Dieu en affirmant que Lui seul a pu me sortir de là !
Quelle que soit l’issue de la maladie de Tania, prions que les cœurs soient affermis dans leur confiance en Dieu.
Philippe DUVERGÉ (juillet 2011)