donnez-leur vous-mêmes à manger

Puis, ils l’aperçoivent au monastère ...

Cela fait maintenant sept ans que le groupe de jeunes de la ville de Krasnoïarsk, en Sibérie, organise des actions plusieurs fois dans l’année dans l’ouest de la Mongolie. Notre contact Pavel Barsukov, pasteur à Krasnoïarsk, raconte :

Une mission a été possible pour la première fois durant l’été 2015, dans la ville de Uliastaï, capitale de la province de Dsavchan. Bien que cette ville ne soit située qu’à “seulement” 370 km de la frontière russe, à l’intérieur des terres, il n’est pas facile de s’y rendre, car la route n’est plus bitumée au-delà de la frontière franchie. Le chemin est fait de sable et de cailloux, et il faut compter une heure pour parcourir environ 30 km, encore en roulant bien et en été ! En hiver, entreprendre un tel voyage est largement plus difficile à cause des tempêtes de neige et des températures atteignant -40°C.

Uliastaï fut fondée en 1733 par les Mandchous pour être une place forte. Elle était un carrefour important pour les échanges, où se croisaient les caravanes venues de Chine, d’Asie centrale et de Sibérie. Les moines bouddhistes vinrent aussi avec les caravanes depuis la Chine et ils y ont bâti un grand monastère. Celui-ci est l’un des plus grands à ce jour en Mongolie. Du fait que douze moines bouddhistes renommés y sont enterrés, le bouddhisme a une très grande influence sur la population. Toute la vie et la pensée sont imprégnées par cette religion. Quand les moines procèdent au sacrifice des moutons, les enfants viennent aussi participer aux rituels.

 

 

 

Le livre sans mot

À Uliastaï  il y a quelques personnes qui croient en Jésus. En juillet dernier, elles ont organisé pour la première fois une colonie de vacances avec l’aide de chrétiens russes venus spécialement de Krasnoïarsk (située à 1730 km de là). Neuf tentes, des yourtes en toile feutrée, ont été installées au bord de la rivière, et un terrain de jeux a été aménagé. Les enfants ont ainsi entendu la bonne nouvelle de l’Évangile pendant cinq jours. Les animateurs expliquaient le message aux enfants à l’aide d’un petit livre illustré en couleur.

 

La couleur jaune représente Dieu le Créateur, le noir la chute de l’homme ainsi que le péché, qui le sépare de l’amour de Dieu. Le rouge symbolise la mort de Jésus à la croix pour les péchés de chaque homme. De là découlent le pardon et la justification (couleur blanche) que chacun peut obtenir s’il reconnaît ses péchés. Enfin, le vert indique la croissance dans la connaissance de la volonté de Dieu et la maturation dans la foi.

Le dernier jour, les enfants ont reçu un bracelet avec des symboles bibliques qui leur permettront de se souvenir du message du salut en Jésus et d’apprendre à le transmettre.

Les difficultés deviennent des bénédictions !

La colonie avait lieu pour la première fois dans cette ville et personne ne savait ce qui nous attendait. Les difficultés rencontrées ont été énormes.

Au début, il y eut plusieurs pannes de voiture. Comme les chemins ne sont pas plats, inévitablement les suspensions ont lâché. Après consolidation du châssis à l’aide de quelques souches d’arbres et on a pu poursuivre la route. Ce problème a été réglé rapidement. Ce fut plus difficile lorsque le démarreur d’une des voitures tomba en panne. On était bloqué. Nous avons alors appris à faire pleinement confiance en Dieu. Après de longues tergiversations, nous avons prié avant de démonter le démarreur. Après l’avoir nettoyé et remonté, la voiture a redémarré ! Oui, vraiment, Dieu peut faire aussi des miracles techniques !

Arrivés sur place, nous avons été confrontés à un nouveau problème : pas d’eau potable ! La seule eau accessible était celle de la rivière, mais elle était très polluée. Malgré le filtrage et après l’avoir bouillie, sept membres de l’équipe ont eu des problèmes d’estomac et d’intestins. Cette difficulté a soudé l’équipe encore davantage ! Les plus résistants ont pris en charge les tâches de ceux qui étaient malades, tout en les soignant.

Le climat a constitué un troisième problème. Même les collaborateurs mongols ont reconnu qu’il n’y avait plus eu une telle chaleur depuis longtemps. Cela nous conduisit à optimiser le programme des activités et, finalement, tout s’est bien passé.

Y a-t-il un sens à prêcher la parole de Dieu ?

Plusieurs fois, on nous a demandé si cela avait vraiment du sens d’organiser des actions missionnaires en Mongolie. Nous avons pu vérifier par les trois exemples qui suivent que, Dieu merci, Sa Parole ne revient jamais à Lui sans porter du fruit.

Elle ne savait pas que Dieu lui parlait…

Les chrétiens de Mongolie nous ont soutenus dans notre mission. Sumya, une traductrice, avait fait le voyage avec toute sa famille depuis la capitale Ulaanbaatar située à plus de 1000 km. Ils ont séjourné dans une tente à proximité des yourtes, ces grandes tentes qui abritaient les activités des jeunes. La fille aînée de la famille, Duya, ne montrait aucun intérêt le premier jour à ce qui se passait dans le camp de vacances. Elle venait d’avoir 24 ans et tout cela lui paraissait bien enfantin. Mais le deuxième jour, elle s’ennuyait vraiment trop et elle rejoignit un groupe ; elle écouta attentivement les commandements de la Bible, elle posa des questions.

A la fin du camp, elle dit : « Je ne savais pas que Dieu m’adresserait la parole ainsi, si loin de chez moi. De retour à la maison, je rejoins une communauté et je suis Jésus. »

Cette mission a changé ma vision de la vie

Aléna a quinze ans. Elle était la plus jeune animatrice du camp. Elle raconte : « Je suis venue en Mongolie pour la première fois, c’est aussi la première fois que je participe à un camp de loisir. Cette mission a changé ma vision des choses, la vie, les gens, la mission. Les enfants en Mongolie sont très pauvres et ils se réjouissent de chaque petite chose. D’eux, j’ai appris à me satisfaire de choses qui me paraissaient aller de soi auparavant. J’ai compris que je serai plus heureuse si je change ma manière de voir les gens qui m’entourent. Je dois encore apprendre à vivre, non pas pour moi-même mais pour les autres. Apprendre à servir, voilà ce pour quoi Dieu m’a appelée. J’ai eu beaucoup de mal à accepter que mes rêves de formation et de carrière professionnelles soient des choses temporelles. Mais il y a des valeurs éternelles et impérissables que l’on ne peut atteindre qu’en se donnant pleinement à Dieu. Je ne sais pas encore où Dieu veut me conduire mais je suis prête à Le suivre. »

L’Évangile dans un monastère bouddhique

On a eu de gros soucis avec le monastère bouddhique. Les moines ne sont pas disposés à se montrer particulièrement amicaux à l’égard des chrétiens. À cause de cette pression, les parents éprouvaient de la crainte en laissant leurs enfants participer au camp de loisirs. Néanmoins, plus de 160 enfants sont venus.

Un des plus jeunes enfants s’appelait Togos. Il était plutôt énergique, bavard et on pouvait difficilement le différencier des autres. Pendant les cours bibliques, il était toujours parmi ceux qui voulaient répondre en premier aux questions. À la fin du camp, nous avons décidé, avec l’équipe organisatrice, de faire une sortie vers le monastère situé à proximité. Et alors, on l’aperçoit, Togos, habillé avec une tunique de moine. Il s’avéra qu’il avait été consacré depuis un certain temps à devenir moine bouddhiste. Au début, nous avons été plutôt choqués, puis, nous avons été remplis d’une grande joie. Il nous aurait été impossible de prêcher l’Evangile de Jésus Christ dans un monastère, mais Dieu a conduit Togos, ce petit moine bouddhiste, dans le camp de vacances afin qu’il entende la seule bonne nouvelle qui sauve ! Quand il nous vit, il fit comme s’il ne nous connaissait pas, il était en effet entouré d’autres moines. Mais nous avons remarqué avant de partir qu’il portait au poignet le bracelet avec l’annonce biblique du salut.

Et maintenant ? Quelle suite à donner ?

En décembre 2015, nos frères et sœurs de Krasnoïarsk retournent en Mongolie, à Chovd, Ulaangom et bien sûr Uliastaï, pour apporter aux enfants rencontrés durant l’été, des cadeaux de noël et la bonne nouvelle, la signification de la fête de noël. Ils rencontreront peut-être Togos…

Chers amis, prions pour ces enfants et leurs parents, afin qu’ils soient libérés de leurs péchés. Si vous voulez soutenir les actions pour noël, veuillez mentionner sur votre envoi la note ‘‘actions pour noël’’.